Les Brésiliens luttent contre la vie chère grâce à Facebook

Dans Le Figaro du 14 mars, Lamia Oualalou relate l’exaspération des habitants de Rio, les Cariocas, face à la valse des étiquettes avant le carnaval et à l’approche de la Coupe du monde : la caïpirinha atteint l’équivalent de 9 euros, la canette de bière de 2,50 euros. L’inflation ressort à 5,6% en février sur un an, l’immobilier, à Rio, a presque triplé en trois ans et le real a perdu 10% face au dollar depuis six mois.

Un jeune designer, Flavio Soares, a donc imaginé, avec deux de ses amis, une page Facebook appelée “Rio Surreal”, le préfixe “sur” pour souligner la surenchère du “real”, la monnaie brésilienne. Avec, bien sûr, un calembour avec l’aspect “surréel” des prix et les surréalistes. D’où l’idée d’illustrer cette page de facsimilés de reals à l’effigie de Salvador Dali, l’artiste figurant l’emblème du mouvement.

Tous les jours, les témoignages pleuvent, tickets de caisse à l’appui, pour dénoncer tel ou tel commerçant, nommément cité.
Selon mes sources sur place, la mobilisation continue à croître. Bien sûr, elle se restreint essentiellement à la classe moyenne.
À ces dénonciations s’ajoutent bien sûr aussi les adresses de ceux qui observent les bonnes pratiques.
En effet, des changements de comportements commencent à apparaître et certains restaurants réduisent finalement un peu les prix.
Ils commencent à appliquer cette ancienne loi, qui n’était jamais respectée, et qui exige que les restaurants servent gratuitement de l’eau potable, comme en France et d’autres pays.

D’autres mouvements “surréels” sont apparus comme celui qui consiste, pendant le carnaval à se dessiner une moustache à la Dali ou à aller à la plage avec sa glacière remplie de boissons et de sandwiches pour boycotter les marchands en bordure de la plage.

Avec plus de 207 000 amateurs de Rio Surreal, la page Facebook a donné des idées. Voici que sont nées “São Paulo Surreal”, “Brasilia Surreal”, “Salvador Surreal”…