La nouvelle Grande Épicerie

Les travaux de cette véritable institution de la Rive gauche sont enfin achevés. Ceux qui connaissaient déjà La Grande Épicerie admireront l’élégance du mobilier et de la conception intérieure et la mise en scène de tous les articles.

Les produits sont rangés sur des rayonnages à n’en plus finir par catégories : les sels, les poudres chocolatées, les sucres, les gâteaux secs, etc. Jusqu’à cet interminable mur d’eaux de toutes sortes jusqu’à une eau de glacier du Canada à 12,50 euros les 70 centilitres !

D’autres étagères présentent quelques spécialités étrangères : britanniques de chez Fortnum & Mason ou la Colman’s mustard, américaines, autrichiennes (avec de délicieuses Mozartkugeln), italiennes, moyen-orientales, etc.

À tous ces produits d’épicerie s’ajoutent des boutiques d’artisans de bouche : boucherie, poissonnerie, fromages et des traiteurs alsacien, italien, méditerranéen et asiatique.

Le sous-sol recèle la cave de tous les vins et alcools imaginables. J’ignore le degré de concurrence de cette cave avec celle du du Lafayette Gourmet, rive droite, vraiment très bien fourni…

Paradoxalement, cette Grande Épicerie, si belle soit-elle, a perdu de sa richesse et, finalement, se révèle beaucoup moins fournie que naguère. Il y manque notamment tous les produits régionaux français qui faisaient pourtant tout son attrait. Il reste à traverser la Seine pour aller s’approvisionner au Lafayette Gourmet, À la Mère de famille ou chez les petits commerçants de quartier.

En sortant de La Grande Épicerie, profitez-en pour humer le dépouillement cossu des luxueux rayons du Bon Marché. Et si vous venez ou repartez par la rue Saint-Placide vers la rue de Rennes, vous aurez le plaisir de baguenauder le long de boutiques nettement plus abordables, sans compter le mythique Mouton à cinq pattes que connaissent toutes les Parisiennes à l’affût de bonnes affaires.