Couverts à poisson or not ?

Éditorial et humeur - 05 mai 13

David Tang, chroniqueur hebdomadaire du Financial Times, le samedi 4 mai 2013, se moque gentiment des Français, qu’il juge un peu arrogants. Nos compatriotes seraient bien à cheval sur l’usage des couverts à poisson, même dans l’intimité familiale. À cela, je ferais néanmoins remarquer à notre distingué chroniqueur que cet ustensile nous vient pourtant des Anglais, voici moins de deux siècles, me semble-t-il.

Qu’en est-il de cette affaire ? Avant l’apparition des couteaux en acier inoxydable, l’acier déposait un goût désagréable sur la chair du poisson. Les lames en argent (ou métal argenté) des couteaux à poisson devaient pallier cet inconvénient. D’où la prohibition, selon l’étiquette, de l’usage des couteaux à viande pour le poisson.

Faute de couverts à poisson, les bons usages veulent que, de la main droite, on ne se serve que de sa fourchette pour rompre la chair du poisson. La main gauche tient un morceau de pain pour tenir le poisson.

David Tang n’a pas tort de plaisanter sur le besoin qu’éprouvent certains d’étaler tout leur attirail. D’autant que, dans les restaurants au décor contemporain, les couverts à poisson sont en nette perte de vitesse. Et personne ne s’en plaint. Bref, si vous héritez de couverts à poissons, servez-vous en, mais de là à en faire l’acquisition…

Et ce fin chroniqueur continue de taquiner les Français, qui seraient reconnaissables, dans Londres, à leurs chaussures marrons portées en semaine…
Vraiment, shoking !

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