Chez Benoit, on festoie en roi depuis 1912

Alain Ducasse, qui a repris ce bistro en 2005, cédé par la famille Petit, s’est appliqué à rénover le décor comme à l’origine et à en conserver la tradition.
C’est dire si les cuivres, le verre dépoli et les banquettes de velours bordeaux assurent le confort de votre moment gastronomique.
La chef Fabienne Eymard a pris la direction de la cuisine en mars 2015 et Bruno Jousseaume supervise la salle, accueille et s’occupe des convives. Pour lui, le service doivent être, ici, à l’image du lieu : chaleureux et de qualité, en toute simplicité.
Le sommelier Rudy Reis tient la cave et les 350 références sélectionnées par Gérard Margeon.

Chez Benoit, il faut y aller le jour où la nostalgie des vieux plats de cuisine bourgeoise et bien généreuse vous prend. Et vous ne serez pas déçus !

Pour l’apéritif, le pineau des Charentes François I^er, spécialement sélectionné pour Alain Ducasse laisse une émotion rare en bouche.
Impossible de ne pas céder à la tentation de la généreuse motte de beurre déposée sur la table avec une corbeille de succulent pain.

Essayez donc les escargots au beurre d’ail et fines herbes, sans fioritures.
Mais vous pouvez tout aussi bien goûter le foie gras ou le pâté en croûte traditionnels.
Des spécialités d’Alain Passard figurent à la carte telles la langue de veau Lucullus (comprenez une tranche de terrine composée d’une alternance de chair de la langue de veau et de foie gras) et sa fameuse Cookpot (un récipient qui passe au four) lutée et garnie de légumes de saison.

Pour suivre, je n’ai pas résisté aux ris de veau garnis de foie gras, de crêtes de coq au jus de truffes, accompagnés de pâtes. Voilà une cuisine riche !
Le cassoulet figure aussi à la carte, ou du pigeon rôti au chou vert et aux châtaignes à la saison.
Mais on peut aussi opter pour de la barbue au vin jaune, du saumon béarnaise ou de la sole Nantua… Toutes ces recettes bien de chez nous.

Impossible de renoncer aux desserts, classiques et si évocateurs. Le millefeuille à la vanille fait partie des spécialités d’Alain Ducasse, ainsi que son savarin à l’armagnac et crème fouettée. Ce savarin avait une forme de kouglopf, mais je peux témoigner de sa qualité, ainsi que de celle de la crème fouettée, ferme et parfumée. L’armagnac est à volonté… Quant au soufflé glacé aux agrumes, il s’agit d’une belle glace décorée de zestes confits, plus léger ! Si vous le souhaitez, la Cookpot se décline aussi en dessert, aux pommes et aux noix, par exemple.

Un Fixin 1^er cru a merveilleusement arrosé ce festin dont, somme toute, l’addition est en rapport…

Mais notez que, pour le déjeuner, vous est suggéré un menu à 39 euros, un peu plus sobre, et qui vous donnera un bel aperçu des possibilités de ce merveilleux bistro où les touristes se précipitent avec gourmandise. C’est là que nos amis américains, notamment, viennent goûter cette cuisine française promue par Julia Child.