Filet de lotte, au beurre blanc au safran et légumes verts : un parfum exquis et des légumes croquants, juste ce qu’il faut.

Le Petit Vingtième, la saison avant tout

Restaurants - 04 juin 16

La première impression est toujours la bonne : la simplicité du lieu m’a tout de suite incitée à pousser la porte de cet ancien atelier textile. Et comme personne ne s’y trompe, Le Petit Vingtième affichait complet. Bref, à midi, ne venez pas trop tard et, le soir, réservez. Pour l’anecdote, “Le Petit Vingtième” –vous en souveniez-vous ?–, c’est l’hebdomadaire pour lequel Tintin était reporter. L’enseigne en reprend d’ailleurs joliment la police de caractères…

Le Guide Michelin de Paris et ses environs le recommande, nous aussi et le quartier le connaît bien (cf. les adresses de Ladislas Chollat, dans le Figaroscope du 8 juin 2016).

Sitôt entrés, vous vous trouvez dans une ambiance sobre, mais bien choisie où rien n’est laissé au hasard : au rez-de-chaussée, un comptoir et quelques tables pour deux et un escalier assez large vous mène au sous-sol où est installée la cuisine, ouverte sur la salle. Une verrière forme un puits de lumière du jour. Un mauvais coucheur a reproché, sur la page Facebook du Petit Vingtième, l’atmosphère de réfectoire du lieu et son absence de musique. Mais oui, sans musique, et encore heureux !
Au sol, des carreaux de ciment bleus et marron, dont le motif est repris sur le site et les cartes de visite, sont enchâssés dans des lattes de parquet.
Le mobilier répond aux normes du bistro traditionnel, sans fioritures.

La carte, sur l’ardoise, propose trois entrées, trois plats, trois desserts. Simple et sans épate. Mais uniquement des produits de saison.

Deux d’entre nous quatre ont choisi la raviole de queue de bœuf dans son consommé. Comme j’apprécie la queue de bœuf, j’ai beaucoup aimé cette entrée toute simple : un rouleau de pâte (à pâtes !) fourrée des filaments de viande dans son bouillon. Parfumé, léger, l’exacte entrée en matière qu’il fallait par ce mois de juin glaçant. La soupe à la courgette et ricotta et la tourte au confit de cochon (une belle part) avec un peu de salade étaient évidemment très réussies aussi.

Le poulet cocotte à l’estragon, fenouil, artichaut et citron confit, était aussi très bien servi et nos trois filets de lotte beurre blanc au safran et légumes verts étaient tout simplement une perfection de cuisson. La lotte, cuite à point, et les légumes – asperges vertes, bouquets de brocolis et petits pois – étaient grillés, croquants, mais pas trop. Le tout délicatement parfumé, rendant le jus dégagé absolument addictif.

Finalement, nous nous sommes partagés deux crumbles rhubarbe-sarrasin, glace rhubarbe avec des fraises pour quatre. La rhubarbe, très légère en goût dans la glace, et le crumble (avec la rhubarbe liée dans une crème exquise) au sarrasin a achevé de nous conquérir.

Je ne sais pas si l’on peut parler de cuisine masculine, toujours est-il qu’elle est sans chichis et authentique (que veut dire ”authentique”, en fait ? mais on comprend…).

Le tout sur un pinot noir (d’Alsace), la cuvée de la maison, tout simplement parfait.

Alors ? Eh bien, ce restaurateur, ancien professeur de français a bien fait, pour notre plaisir, de se reconvertir dans la restauration.

Le Petit Vingtième
Page Facebook
381, rue des Pyrénées
75020 Paris
(Métro Jourdain, autobus 26)
Tél. : 01 43 49 34 50

Du lundi au samedi soir de 19h30 à 22 heures
Du jeudi au samedi de midi à 14 heures

Fermé du 24 décembre au 2 janvier et les trois premières semaines d’août

Raviole de queue de bœuf dans son consommé : une entrée légère et chaleureuse.
Les carreaux de ciment bleus et marron sont enchâssés dans du parquet.

1 commentaires

Daniele 08 juin 16

Avis partagé ! J’ai beaucoup aimé le décor, le mobilier années cinquante, bien sûr, c’est dans l’air du temps, et tant mieux ! La cuisine savoureuse et le patron, un chef très sympathique.

Publier un commentaire