D’une fraîcheur absolue, le “marxito” Pink Salmon, autant que le Pastrami Fireball sont des réussites totales. Les composants des végétariens semblent aussi très intéressants.

Marxito réinvente le hamburger

Bonnes adresses - 14 nov. 18

Thierry Marx est partout. Grand apôtre de cuisine saine et de bon pain, il ouvre des boulangeries à tour de bras et, depuis début novembre, le voilà qui se lance à présent dans la “street-food” ! Au Rond-Point des Champs-Élysées, me direz-vous, un quartier nettement moins “street” que le Ménilmontant où il a grandi.

À l’occasion d’une visite au tout proche Grand Palais, pour une exposition, par exemple, allez-y vous faire une idée de l’endroit. Vous devriez vous rendre à l’évidence que, en matière de restauration rapide, Thierry Marx innove vraiment.

Influence nippo-bretonne

Pour concevoir son sandwich, Thierry Marx a astucieusement détourné la recette du dorayaki, cette pâtisserie japonaise composée de deux sortes de pancakes fourrés à la pâte de haricot rouge.
Il a donc élaboré une petite galette de sarrasin qu’il fourre de quatre différentes garnitures salées.
Vous avez le choix entre deux “marxito” à protéines animales, le Pastrami Fireball (pastrami, oignons confits, moutarde coréenne, salade romaine et cheddar) et le Pink Salmon (saumon fumé, avocat, radis japonais et sauce miso-persil) –tous deux une réussite totale– d’une part, et deux “marxito” végétariens, dont le Smoky Mozza (aubergines marinées, scarmozza, romaine et sauce piquilhos) et l’Avocado (guacamole, oignons rouge, sésame torréfié et sauce gingembre et tofu. Le sandwich, plein d’excellentes associations, est vraiment très agréable à déguster. Que les gros appétits se rassurent, il semble petit, mais il est très nourrissant.
Vous sont proposées aussi 4 salades originales : mesclun japonais, excellent, quinoa edamame, salade verte-carottes marinées.
Les “marxito” sucrés, à la pâte plus proche du dorayaki, devraient vous séduire aussi. Quatre garnitures sont encore proposées, dont une baptisée “nuage”, une pure merveille de légèreté à la vanille. Mais vous pouvez préférer la garniture au thé vert et matcha croustillant, au chocolat et chocolat croustillant, à l’orange-pomelo-yuzu ou à la framboise-myrtille.

Démarche éthique

Le menu n’est certes pas 100% local, mais Thierry Marx se montre intransigeant avec la qualité des produits : “La farine de sarrasin vient du Moulin de la Fatigue, installé en Bretagne depuis 1870 et perpétuant la tradition de la meule de pierre en silex, nous explique-t-il ; la farine de blé est produite par le Moulin Bourgeois, entreprise familiale située à 80 kilomètres de Paris et les produits crémiers (beurre fermier, lait, œufs bio…) arrivent du Cotentin et de la vallée de Chevreuse.” Les fruits et légumes sont cultivés par de petits producteurs d’Eure-et-Loire. Et les glaces sont l’œuvre d’Emmanuel Ryon (meilleur ouvrier de France, champion du monde de pâtisserie 1999) qui a même inventé une recette exclusive à base de sarrasin et fève tonka.
Thierry Marx, a recruté pour Marxito une équipe et la chef Lili Rathipanya, formées à Cuisine Mode d’Emploi, l’école qu’il a créée et destinée à favoriser la réinsertion professionnelle.
Voici comment, avec de bons produits, on renouvelle avec succès la “street-food”.

Déco seventies mais service affable

Pour installer une cinquantaine de couverts, Thierry Marx a fait appel au designer Ora Ito qui lui a concocté un décor aseptisé en stratifié rose poudré comme la gaine de votre grand-mère, genre salon de beauté années soixante-dix, avec un éclairage de laboratoire en tubes et des lampes placées trop haut. Le tout dans un fond sonore à l’avenant. Vous aurez compris que ce n’est pas dans la déco qu’il faut chercher le point fort du Marxito. Autant rentrer au bureau déguster votre formule “à emporter”.
Notez cependant que, la commande passée à l’entrée, on va s’asseoir sans attendre son plateau qui est apporté à la place, et desservi ensuite. Avec amabilité et tout va plus vite.

Des prix conformes à la qualité

Ces néo-hamburgers coûtent 12 ou 13 euros, les desserts 4 euros et la formule sandwich-salade ou boisson-dessert vaut 16 ou 17 euros. Voilà qui peut sembler un peu cher pour un fast-food même de luxe, mais il faut tenir compte du quartier et le comparer, par exemple, à Big Fernand, dont les “hamburgés” (comprenez “made in France”), pour le même prix, n’ont rien d’original, sont servis dans des officines peu hospitalières, et où l’addition finale est vite dépassée.
Par ailleurs, les menus du matin valent raisonnablement entre 5,5 euros, pour la formule “marxito” sucré et un café ou thé, et 11 euros, pour le “marxito” à l’œuf avec orange pressée minute et boisson chaude.
Au bout du compte, Marxito offre donc un rapport qualité-prix irréprochable.

• Marxito

1 bis, rue Jean-Mermoz
75008 Paris
(Métro Rond-Point des Champs-Élysées, Saint-Philippe-du-Roule)

• Tél. : 01 47 20 92 02

• Du lundi au vendredi de 8 heures à 17h30

• Sans réservation, sur place et à emporter

Le “marxito” sucré au thé vert et matcha croustillant est très joli et très agréable. Mais celui baptisé “nuage” est encore plus délicat et subtil. À tester absolument.
Décor spatial avec éclairage froid ou salon de beauté “moderne” pendant les seventies… Mais le personnel fait tout pour que vous passiez un agréable moment.

Publier un commentaire